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Avis défavorable : stop à l'artificialisation des sols et à la fuite en avant
Proposé par A. Nonyme Le 09 novembre 2024
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Bonjour,
Résidant à Bernin depuis déjà une quinzaine d'années, je suis tout à fait défavorable à cette extension, qui aura des impacts extrêmement négatifs à de nombreux égards, tout ça pour quoi ? Quelques emplois, et l'argument fallacieux selon lequel si on ne le fait pas ici, ce sera faire de manière pire encore ailleurs (Etats Unis, Chine)... Pourquoi ce nivellement par le bas ?
D'un point de vue climatique, l'artificialisation des sols, pourtant désignée par le Ministère de l'environnement lui-même comme "l’une des causes premières du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité", contribue à multiplier les ilots de chaleur lors des périodes de canicule, de plus en plus fréquentes, à l'inverse des zones "vertes" et "humides" qui participent à la conservation de l'humidité et de la fraicheur, et donc à limiter les températures ressenties. Notre région est déjà frontalement confrontée à ces problèmes, n'essayons pas de nous persuader que notre petit bout de territoire sera miraculeusement épargné.
D'un point de vue préservation des sols, la commune et la vallée subissent une artificialisation galopante, et particulièrement impressionnante sur ces 10 dernières années: jusqu'où ira-t-on ? N'est-on pas capable de dire stop, et de faire mieux, avec ce que l'on a déjà ?
D'un point de vue consommation d'eau, si elle fut abondante en 2024, cela est et restera une exception sur le long terme. L'industrie des semiconducteurs étant particulièrement gourmande en la matière, cela ne va qu'aggraver les problèmes rencontrés. N'oublions pas les étés 2022 et 2023, lorsque les habitants et agriculteurs étaient sommés de faire des efforts, de ne plus remplir leur piscine, de ne plus arroser leurs voitures, de ne plus arroser leurs exploitations ou potagers... Pendant que les industriels continuaient à pomper sans relâche. Des efforts sont certes faits, par Soitec par exemple, pour diminuer la consommation par unité produite, mais si les volumes explosent, les valeurs absolues ne vont pas diminuer...
D'un point de vue alimentaire, la première priorité devrait être d'assurer l'autonomie alimentaire du département, de favoriser la production locale, d'encourager les exploitants à se convertir au bio, etc. On rencontre le même problème avec les projets à Grignon.
D'un point de vue visuel, l'impact paysager de la ZAE Crolles Bernin est devenu majeur: c'est laid vu d'en bas, et c'est encore pire quand on prend de la hauteur...
D'un point de vue foncier, les habitants subissent une pression de plus en plus forte, et ce type de projet, avec les besoins qu'il induit, conduit à renforcer cette pression sur les terres pour de nouveaux logements, sur les prix, etc.
D'un point de vue d'organisation territoriale, alors de nombreux territoires se désindustrialisent, avec de nombreuses friches industrielles, y compris en Isère, s'il faut vraiment construire de nouvelles ZAE, privilégions ces territoires là, où l'impact environnemental sera moindre.
Je crains que si se projet se fasse, cela ne fasse qu'accentuer les antagonismes déjà rencontrés, avec une population et une société civile qui ne suivent plus, et s'opposent de plus en plus frontalement aux entreprises. Tout le monde y perdra.
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