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Gaspillage de terres agricoles et d’espaces naturels en creusant des déséquilibres territoriaux - avis négatif
Proposé par Burmeister, Wim Le 10 novembre 2024
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Gaspillage de terres agricoles et d’espaces naturels en creusant des déséquilibres territoriaux - avis négatif
Je ne mets pas en question la légitimité de prévoir des terrains pour une extension éventuelle des entreprises directement implanté sur le site de Bernin ou des entreprises en très étroit lien avec des entreprises déjà installé sur le site au moment quand il y a un réel besoin.
Mais le projet prévoit une urbanisation d’espaces agricoles et naturels avec la création d’infrastructures afin d’attirer des nouvelles entreprises ce qui n’est pas du tout la même situation. Dans le modèle actuel du développement par la SPL Isère Aménagement, le coût des acquisitions et de l’aménagement doit être rentabilisé par la ventre des terrains. Par conséquence, il y a un fort risque d’accepter l’implantation d’entreprises qui sont tout sauf stratégiques et risquent plutôt de bloquer l’extension de l’activité stratégique du site de la production des circuits intégrés. Déjà à l’état actuel, les entreprises présentes sont nettement plus variées que veut faire croire la plaquette de présentation avec une forte activité autour des matériels de sécurité, à titre d’exemple.
Il est douteux que les critères appliqués pour l’implantation de futures entreprises seront suffisamment strictes ou risquent plutôt d’être contre-productif en bloquant l’extension des entreprises stratégiques déjà présentes sur le site (Soitec par exemple) en occupant les espaces autour du site industriel.
Le plus sûr serait de garder des réserves foncières en surface agricole sans aménagements jusqu’à un besoin réel de terrain pour les entreprises de la haute technologie déjà implantés.
Il y a aussi des enjeux de risques naturels qui ne sont pas pris en compte. Le ruisseau de Craponnoz à proximité du projet draine plusieurs cirques de la Chartreuse avec ses affluents, les ruisseaux de Gorgette et des Meunières. A la lumière d’évènements climatiques extrêmes qui ont aussi touché la Chartreuse, il est douteux si l’aménagement actuel va résister à des fortes crues accompagnées de laves torrentielles ou d’éboulements. Le lit naturel est largement obstrué par des installations industrielles et des habitations. Des crues complètement incontrôlées semblent bien possibles dans le secteur avec une incertitude sur les lits qui vont être empruntés.
La partie nord de l’extension est particulièrement problématique car il risque de réduire la viabilité des terrains agricoles et les espaces naturels en les fragmentant encore plus créant des couloirs de continuité écologique très étroits. Cette partie de l’extension de la ZAE Parc des Fontaines sera séparée par une route des autres parcelles ce qui a pour conséquence que ces terrains ne peuvent pas être utilisés pour l’extension des entreprises existantes.
La question sur les motivations réelles de la création de cette ZAE derrière la façade de la réindustrialisation se pose très fortement.
La ZAE du Parc des Fontaines accumule aussi les handicaps et les faiblesses qui sont assez largement explicités au niveau du document de l’enquête publique en complète contradiction avec la présentation résumée (https://participation.le-gresivaudan.fr/participation/5/4-espace-participatif.htm?access=1&tab=16) :
• Une absence de logement abordable à proximité avec un taux de logement sociaux très en-dessous du seuil réglementaire avec 11,7 % (page 42, Dossier de la concertation préalable, DCP) comparé aux 25 % réglementaires (https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/294111-logement-social-la-loi-sru-en-6-questions) de logements sociaux dans le Grésivaudan. A titre de comparaison, ce taux est de 42 % à Saint-Martin-d’Hères, 41 % à Échirolles, 23 % à Grenoble.
• Une offre de main d’œuvre très déséquilibrée sur le territoire et l’éloignement par rapport à la main d’œuvre peu qualifiée aussi nécessaire pour le le fonctionnement des entreprises. Ceci se reflète directement par des flux pendulaires très importants avec 50 % des salariés venant de Grenoble Alpes Métropole à l’exemple de SOITEC (page 34, DCP). Dans ce contexte, l’argument d’un soi-disant déficit d’emplois dans le Grésivaudan est fallacieux (page 32, DCP).
• Une zone d’activité basé sur le tout routier/autoroutier avec une absence d’une desserte efficace par des transports en commun. Les investissements récents ont servi à la multiplication d’échangeurs autoroutiers et des voies rapides associés. Les bonnes chiffres pour le rapport modal présentés dans le dossier sont trompeurs cars ils proviennent uniquement du centre de l’agglomération grenobloise, pas du territoire du Grésivaudan. Toute cette problématique est bien exposée page 38 du DPC. Dans les Grésivaudan, 70 % des déplacements se font en voiture comparé aux 53 % de la Métro Grenoble-Alpes (avec des situations encore pires pour les déplacements domicile-travail). De toute apparence une étude d’accessibilité de la ZA Crolles/Bernin n’a jamais été menée ni une analyse plus détaillé des flux par rapport à la catégorie socio-professionnelle. Comme indique page 40 du DCP, un Plan de Déplacement Inter Entreprise (PDIE) n’existe pas non plus. La non-prise en compte de la thématique des déplacements parle en défaveur de toute extension de la zone d’activité. Toutes les améliorations au niveau des déplacement sont encore au stade de projet (page 38 DCP) soulignant le caractère prématuré et peu réfléchi du projet de la ZAE Parc des Sources.
Il est plus responsable d’offrir les possibilité d’implantation des entreprises sur des friches industrielles près des réservoirs de main-d’œuvre ou sur les axes des transport publics (lignes de train), en particulier pour des implantations qui ne nécessitent pas des très grandes surfaces comme la plupart des entreprises d’ingénierie ou technologiques.
Les installer sur les terrains agricoles de la ZAE du Parc des Sources est un gaspillage d’espaces naturels et agricoles qui creuse encore plus les déséquilibres territoriaux et qui contribue à l’urbanisation tâche d’huile du Grésivaudan.
Finalement, l’enquête publique aurait dû être menée conjointement avec celle de Crolles sur une thématique très similaire. On ne peut pas s’empêcher d’avoir l’impression qu’il s’agit du « saucissonnage » illégal d’un même projet.
J’ai un avis très négatif sur ce projet qui ne correspond en rien aux impératifs de réindustrialisation.
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