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Un projet d'un autre âge
Proposé par Bousquet, Alexandre Le 11 novembre 2024
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Que nous demande t'on au juste?
• De sacrifier des terres agricoles, et donc de miser encore davantage sur une alimentation produite à distance, au lieu de valoriser les circuits courts qui devraient être un impératif absolu.
• De continuer à bétonner les espaces verts qui subsistent encore dans le Grésivaudan, et de voir ériger des constructions immondes à la place de champs et d’arbres, faisant un pas de plus vers la transformation inexorable de cette vallée autrefois si belle en une zone artificialisée de St Ismier jusqu'au Touvet. Ce qui, en plus de participer à l'enlaidissement du monde, augmente l'effet îlot de chaleur, dans une région où les canicules seront de plus en plus fréquentes.
• D'accepter un augmentation du bruit, déjà insupportable pour le voisinage aux heures où les tours fonctionnent — un bruit qui émerge très distinctement dès qu'on a les fenêtres ouvertes.
• D'accepter un projet qui reste encore en grand partie opaque sur l’augmentation de la pollution de l'eau et d'émissions diverses, assurant seulement que des dossiers devront être avalisés par les « administrations compétentes », et renvoyant pour plus d’explications à une webconférence youtube… dont le lien, comme par hasard, ne fonctionne pas! (cf. dossier de concertation, p.54)
Tout ça pour quoi?
• Pour fabriquer des puces... dont la majorité servira à produire des gadgets superflus, qui ne rendent personne plus heureux, qui accroissent l'envie du toujours plus et le sentiment de frustration qui va avec, qui déconnectent du contact avec la nature et du contact réel avec d'autres humains. Des gadgets pour lesquels le plus sage serait d'apprendre à s'en passer, ou, lorsqu'ils sont effectivement utiles, de prolonger leur durée de vie afin d'avoir à les renouveler le moins souvent possible.
• Pour créer des emplois... Mais est-ce que Crolles et Bernin sont économiquement exsangues, au point que sans un afflux massif de nouveaux travailleurs, ces communes deviendront des déserts sous perfusion... Évidemment non, elles se portent relativement bien, et que ce ne serait pas une catastrophe si tout restait comme ça, ni plus ni moins.
• Pour éviter que les puces soient fabriquées ailleurs, où les normes environnementales sont moins strictes et où la pollution engendrée serait plus importante? Cet argument avancé dans la plaquette publicitaire est particulièrement pernicieux, car il fait croire qu'il n'y a aucune alternative entre fabriquer ICI et fabriquer AILLEURS. Alors que le choix réel, c'est entre AUGMENTER la production ici, AUGMENTER la production ailleurs, et NE PAS AUGMENTER la production, c’est à dire, simplement laisser le site dans l'état actuel. De toutes façon, la production de matériel électronique devra tôt ou tard stabiliser, voire diminuer avec l'épuisement des ressources: mieux vaut que ce soit choisi plutôt que subi.
(Le comble du greenwashing est atteint lorsque les responsables se targuent d'œuvrer pour la défense de la biodiversité en annonçant la préservation d'une minuscule zone humide... alors le site est la première source de pollution aquatique de la région. Comment ces gens n'ont-ils pas honte?)
Finalement, les vraies justification de ce projet d'agrandissement, se sont:
• Le mythe de la croissance infinie, où plus de béton et d'usines signifie plus de progrès même si ça a déjà fait disparaitre plus 60% des vertébrés en 40 ans, et que des productions agricoles deviennent de plus en plus compliquées. Un mythe qui continue à aveugler de nombreux dirigeants, qui n'ont décidément toujours rien compris au monde actuel, ou qui croient encore à la fable de la "croissance verte".
La cupidité d'actionnaires, qui savent très bien que le projet d'augmenter la production des puces en Europe va bientôt se heurter au mur de l'approvisionnement en métaux rares, pour des raisons physiques ou géopolitiques (dépendance quasi-totale du gallium ou du germanium en provenance de Chine), mais qui sont prêts à tout pour se goinfrer durant quelques années, en se moquant ce ce qui adviendra après.
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