Une modeste réflexion

A l’occasion de la dernière réunion de synthèse de la concertation préalable concernant l’agrandissement de la ZAE de Bernin, Jean François Clappaz VP économie de l’intercommunalité Le Grésivaudan, que je remercie pour son investissement, a insisté sur l’importance du Cluster de la nano et micro-électronique sur Crolles Bernin.

Le territoire du Grésivaudan
L'argument du cluster peut s’entendre mais dans quel rayon définir un cluster ? Le schéma directeur des ZAE du Grésivaudan est intéressant. Une présentation même succincte aurait permis de mieux situer le besoin exprimé par l’agrandissement de la ZAE dans une réflexion plus globale.
Cette contribution ne pourra malheureusement pas combler ce déficit mais il apparait qu’il reste 71ha disponibles et qu’il faudrait comme pour l’urbain reconstruire l’industrie sur l’industrie. La reconquête des surfaces de parkings à l’horizontale pour l’activité industrielle est un premier signe. Mais transformer la surface à l’horizontale, en verticale apportera une solution aux 95% du temps où les voitures sont à l’arrêt, mais serait un très mauvais signe pour les 5% du temps où les véhicules circulent tous ensembles. Mais une offre optimisée de parking est consubstantielle à un sérieux management de la mobilité afin de maintenir l’offre de mobilité et d’avoir une répercussion sur les pratiques modales.
Le Grésivaudan est un territoire contraint, aujourd’hui nous essayons de répondre à un besoin stratégique à Bernin et demain ? Nous ne pourrons pas reproduire l’aménagement de notre territoire des 50 ans passés et pourtant nous devons répondre aux besoins d’activité, d’habitat, de loisirs, etc.

La grande région grenobloise
S’il doit y avoir un cluster ne serait-il pas plutôt au niveau de la grande région grenobloise que sur le seul Grésivaudan ?
L’AURG présente le schéma directeur des ZAE du Grésivaudan comme : Un lien avec les autres territoires de la grande région de Grenoble.
D’ailleurs, aux débuts des années 90 pour sa nouvelle usine de production STmicro à l’étroit sur la presqu’ile s’était installé à Crolles et ainsi a joué sur les atouts du grand territoire. Le remembrement sur la commune de Crolles avec quarante ans d'avance au POS a permis cette installation. Avec le développement d’STmicro les liens entre Grenoble et Crolles se sont encore renforcés. Pourquoi aujourd’hui étant à l’étroit concernant Soitec à Bernin, nous ne jouerions pas le jeu du grand territoire ? N'est-ce pas dommage de ne pas avoir étudié cette option ?

Afficher clairement cette collaboration à l’échelle du grand territoire
La mobilité a trouvé un outil efficace à l’échelle du grand territoire qui permet d’avoir une vision partagée dont on apprécie particulièrement les résultats. On constate un décalage au niveau du grand Grenoble entre l’organisation de la mobilité et de l’économie pourquoi nous arrêter à la gestion mutualisée des mobilités ? Il y a quelques années Marc Baïoto ancien président de la Métropole de Grenoble avait souhaité créer un pôle métropolitain mais son projet n’avait pas abouti. Ces projets de collaboration prennent du temps pour se réaliser, nous en avons l’expérience avec la mobilité.
Mais aujourd’hui sous la contrainte d’une économie mondialisée, à l’échelle du grand territoire nous aurions une meilleure visibilité pour l’avenir. Certes, on le sait à ce jour une collaboration économique existe mais pourquoi pas à l’image du SMMAG l’institutionnalisée en reprenant 10 ans après le projet de pôle métropolitain de Marc Baïoto ? Il en existe 25 en France dont celui de Nantes.
Une des vocations d’un pôle métropolitain est de promouvoir un modèle de développement durable et d’améliorer la compétitivité et l’attractivité du territoire.
L’AURG présentant le schéma directeur des ZAE du Grésivaudan précise : se veut également un outil de collaboration et d’articulation des stratégies avec le SCoT et c’est très bien, mais à court terme pourquoi pas anticiper un pôle métropolitain par la réalisation un schéma de secteur ?

Conclusion
Cette demande d’extension de la ZAE de Bernin met bien en exergue le problème de l’occupation du sol, primordiale et incontournable, support à la source de l’organisation de notre vivre ensemble. Aujourd’hui nous essayons de répondre à un besoin stratégique à Bernin et demain ? La concertation préalable que nous apprécions nous laisse un peu de temps à la réflexion et nous interroge sur l’approche qui nous est présentée, à mon sens trop restreinte. N’est-il pas urgent d’établir les prémices d’une vision plus large à plus long termes la plus partagée possible ?
Les élus qui nous représentent sont les maitres de l’action et du temps qui se résument en trois questions OÙ faire, COMMENT faire et QUAND faire avec en particulier la gestion des nano micro qui sont sous la contrainte forte d’une économie mondialisée parfois imprévisible et incontrôlable.
C’est là, la contribution d’un colibri (Pierre Rabhi) sans illusion aucune, bon courage !
Anonyme

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