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ZAE Parc des Fontaines - Concertation pour la Mise en Compatibilité des Documents d'Urbanisme

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#2 Projet basé sur des déclarations erronées.

Proposé par Hyerle, Robert Le 25 février 2025

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Contribution à la concertation MECDU ZAE Bernin
Robert Hyerle, résident de Bernin

Préface

Les commentaires ci-dessous portent en partie sur le document intitulé « Dossier-de-concertation » (« le document ») publié par Le Grésivaudan, Communauté de Communes (« Le Grésivaudan ») et Isère Aménagement. Le document décrit le projet de modification (mise en compatibilité) du PLU et du SCoT existants de Bernin. La modification est présentée comme nécessaire sur la base de nombreuses affirmations et justifications détaillées dans le document. Beaucoup de ces affirmations sont fausses. Par conséquent, l’hypothèse selon laquelle le PLU et le SCoT doivent être modifiés n’est pas démontrée et ne doit pas être poursuivie.

Une courte liste des déclarations erronées.

1. Il n’y a pas de projet, c’est un non-projet. Le document décrit « Un projet au cœur d’un territoire ressource pour la filière des nanotechnologies et des semi-conducteurs ». En fait, aucune entreprise ni organisme de recherche n’est concerné par le projet. Par conséquent, aucun bénéfice supposé (emploi, recettes fiscales, développement technologique avancé, souveraineté nationale) n’en résultera. Le projet, porté par Le Grésivaudan, ne sert pas les intérêts de Bernin, ni de la communauté de communes, ni de la France, ni de l’UE. Il propose l’expropriation et la conversion de terres agricoles actuellement utilisées conformément aux décisions d’aménagement en vigueur (PLU Bernin et SCoT). À un moment donné dans le passé, il y a peut-être eu une proposition concrète qui aurait pu être évaluée. Le Grésivaudan semble avoir continué d’avancer même après la disparition de cette justification.
On pourrait objecter à cette appellation de « non-projet ». Mais, le document note cependant que le projet « . . . pourrait accueillir potentiellement . . . ». Il y aura des frais pour les contribuables, et une immense perturbation de la vie des citoyens et des entreprises uniquement sur cette base de « pourrait » et « potentiellement ».

2. Il n’y a pas de nanotechnologie. Cette technologie est invoquée à maintes reprises comme l’une des justifications du projet. Il n’y a pas de développement actuel de nanotechnologie dans le parc et aucun futur acteur n’a été identifié. Peut-être que la nanotechnologie vous semble convaincante ? Il semblerait que les employés et les membres du conseil du Grésivaudan n’ont pas vraiment une compréhension de la technologie et de l’industrie, mais qu’ils persistent à faire avancer ce projet.

3. Il n’y a pas d’écosystème. Il y a simplement l’implantation actuelle de deux usines (ST et Soitec) et de plusieurs sociétés avec des bureaux adjacents qui répondent principalement à certains besoins spécifiques des usines (par exemple, la maintenance des machines, la manipulation de produits chimiques, le traitement des eaux). Il n’y a pas de création de valeur synergétique comme le suggère l’utilisation du mot « écosystème ». Si les usines n’existaient pas, ou si elles cessaient leurs activités (ce qui est tout à fait possible), ces autres entreprises disparaîtraient également. Il n’y a pas de véritable écosystème pour les soutenir ou leur permettre de s’adapter.

4. Il n’y a pas de Soitec. Le document affirme que « Des entreprises industrielles issues de la filière des nano-technologies déjà implantées au sein de la ZAE et qui souhaiteraient se développer, telles que Soitec ». Encore une fois, il n'y a pas de nanotechnologie. Soitec n'est plus impliqué dans ce projet.

5. Il n'y a pas de nouvelles entreprises. Le document affirme « Des entreprises nouvelles souhaitant s’installer sur le territoire pour bénéficier de la dynamique et de la qualité de l’écosystème industriel déjà présent ». Encore une fois, il n’y a pas d’écosystème. Deuxièmement, Quelles nouvelles entreprises ? Comment ont-elles exprimé leurs souhaits ? Aucune n’a été identifiée. Le Grésivaudan fonde-t-il le projet uniquement sur le vœu pieux qu'elles apparaissent ?

6. L’industrie n’est pas de « world class ». Le document comporte une section intitulée « Un projet qui répond aux objectifs européens et nationaux ». Comme mentionné ci-dessus, il n’existe pas de tel projet. Les usines actuelles sont de deux types : Soitec, qui produit des plaquettes de spécialité (pas des semi-conducteurs, pas des produits à usage général) ; ST, qui produit principalement des puces de base. ST a une à deux générations de retard sur les fonderies de « classe mondiale ». Les puces de base sont très sensibles aux prix et ne seraient pas produites dans une zone à coûts élevés sans un soutien artificiel : les subventions gouvernementales (c’est-à-dire des contribuables), eau de haute qualité et terrains fournis à des conditions avantageuses.
Il n’est absolument pas évident qu’un quelconque « EU Chips Act » puisse apporter un leadership mondial à Bernin. Par exemple, bien que les États-Unis dépensent beaucoup plus et ont une longueur d’avance, ils ne peuvent toujours pas rivaliser avec une certaine fonderie taïwanaise. Le Grésivaudan propose-t-il vraiment sérieusement que ce (non-) projet de 
12 ha soit un projet clé pour la France ?

7. La souveraineté française dans la fabrication de puces électroniques n’est pas et ne sera jamais pas une réalité. Aucun pays n’est souverain. À l’exception des appareils les plus simples (généralement non essentiels, comme les minuteurs de cuisine), de nombreux types de puces sont nécessaires par appareil. Aucun fabricant ni aucun pays ne peut en fournir plus qu’une petite fraction. La récente pénurie de semi-conducteurs qui a ralenti la production automobile est tout aussi susceptible de se reproduire à l’avenir, avec ou sans l’augmentation espérée de capacités de 10% actuellement à 20 % (le double !). Il suffit que quelques types de puces viennent à manquer sur les centaines qui sont nécessaires à la fabrication d’un type de machine pour arrêter toute une chaîne de production.

8. Le Grésivaudan n'a pas l'expertise pour évaluer ce projet. Mais il continue à le poursuivre. Il n'a produit aucune preuve démontrant un quelconque bénéfice réel. Il a seulement produit des pages Web, des dépliants et des documents contenant de fausses déclarations.

En résumé

Le Grésivaudan devrait se préoccuper des villes existantes : Il a été créé pour ça. Détourné de sa mission première, il n’est donc pas vraiment étonnant qu’il poursuive un projet contraire à l’aménagement du territoire existant, fondé sur des rêves irréalistes de « technologie salvatrice »… En fait, le Grésivaudan (la vallée) n’a pas besoin d’être sauvé par l’augmentation de la fabrication de semi-conducteurs. En revanche, la vallée a besoin d’être sauvée de la congestion croissante, de la surconsommation d’eau, de la perte de terres agricoles et de la pression sur les coûts de l’immobilier.

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